La Chapelle Saint-Barthélemy
Le Tableau de l'Annonciation
Assez atypique, le tableau du retable du maître-autel semble hésiter, dans sa forme actuelle, entre diptyque et triptyque. Si l’oeuvre est datable avec précision des alentours de 1610, de nombreux éléments conduisent à l’attribuer à un peintre emblématique de la région, dont plusieurs oeuvres sont conservées dans le Pays de Fayence : François Mimault.
Ce tableau témoigne à bien des égards d’une recherche de transition de la part de son auteur. Il se trouve peint sur toile, un support généralisé autour de 1600 en Provence, cohabitant encore avec de traditionnels panneaux de bois. Quant au visage, certaines analogies avec les portraits d’Henri IV pourraient indiquer une volonté d’hommage au souverain disparu en 1610.
On remarque en effet la forme bourbonienne du nez, dont la pointe bifide renvoie directement à cette particularité anatomique du défunt roi. La barbe arrondie et la moustache aux pointes torsadées, les corrugateurs sourciliers particulièrement contractés, rappellent les portraits diffusés par la gravure dans les années 1605-1606 d’après les peintures officielles de Jacob Bunel, premier peintre du roi.
L’Annonciation reliée par l’archange à saint Barthélemy, fixe au retable l’image de la titulature de la confraternité des pénitents qui siège dans la chapelle, visiblement dès les années 1610.
On y reconnaît sans ambiguïté une couronne fleurdelisée d’où émergent trois autres lys, eux naturels. Le détail, s’ajoutant aux traits du défunt roi Henri IV lisibles sur le visage de saint Barthélemy, ne paraît pas anodin. Hasards de l’héraldique, les lys timbrent aussi bien les armes de France que celles du grand duché de Toscane tenu par les Médicis. Peut-on de fait voir, dans la nature morte sciemment placée entre les deux protagonistes du tableau, une allusion au mariage d’Henri IV et de Marie de Médicis en 1600 ?