Plus souvent connu sous le nom de boucle de Sandillon, le méandre que réalise la Loire autour du village de Bou, constitue l’une des curiosités géographiques les plus marquantes de la région. Dans un méandre, le courant principal suit généralement les sinuosités de la rivière ou du fleuve et s’approche successivement des deux rives soumises à une érosion localisée.

C’est par exemple le cas en amont immédiat de la Binette où des travaux de renforcement de la levée ont été nécessaires pour limiter les effets de cette érosion. Depuis 500 ans au moins, les méandres et bras morts tendent à disparaître au profit d’axes navigables et canalisés, dont les fonctions écologiques sont très dégradées aux abords de la Binette où la berge est soumise en permanence aux effets de l’érosion, notamment en période de crue.

Contrairement à l’entrée du méandre, la Grande Grève est située à un niveau où la rive, beaucoup moins escarpée, peut être qualifiée de convexe. Elle doit son existence à l’importante quantité d’alluvions qui s’y déposent et qui s’y accumulent au cours du temps. La rive opposée est soumise à un ravinement graduel à cause du courant principal. Présent en bord de Loire, la saponaire, grâce à sa richesse en saponine, servait autrefois à faire de la lessive. Ici, ces alluvions sont essentiellement constituées d’argiles, de sables et de graviers. On trouve aussi des silex et des fragments de roches extrêmement diversifiés : calcaires, fossiles, granites et roches volcaniques.

Les alluvions sont charriées par le fleuve sur des distances parfois considérables. Ces fragments constituent donc des témoins du long chemin parcouru par les eaux à travers les différents types de terrains rencontrés depuis le massif Central.